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Le mot "cyberpunk" fit sa première apparition en tant que titre de la nouvelle Cyberpunk de Bruce Bethke, publiée dans le numéro 57 de la revue de science-fiction Amazing le 4 novembre 1983. Le mot a été créé au début du printemps 1980 et appliqué à la science-fiction "bizarre, sans compromis, high-tech" qui émergea dans les années 80. La nouvelle en elle-même parle d'un groupe d'adolescents hackers/crackers.
Bethke a dit lui-même que la création du terme "cyberpunk" était un acte créatif délibéré de sa part. L'histoire a d'ailleurs été titrée "Cyberpunk" dès son ébauche. En choisissant ce nom, Bethke a volontairement tenté d'inventer un nouveau terme qui ferait la synthèse de l'attitude punk et des nouvelles technologies. Ses raisons étaient purement personnelles et à caractère commercial : il voulait donner à son histoire un titre accrocheur, en un mot, dont les gens se souviendraient. Et il a réussi.
William Gibson n'a donc pas inventé le terme "Cyberpunk". Mais il a inventé le cyberespace et la littérature cyberpunk.
A l'origine le terme "cyberpunk" avait pour seul but de définir un type de personnage, "jeune, adepte des technologies, dénué d'éthique, un voyou assisté par ordinateur". De nos jours le terme veut dire bien plus, c'est le nom un mouvement et d'une sous-culture dans sa globalité.
Bethke a voulu inclure dans ce terme les notions suivantes :
Le terme, en soi, est une fusion de deux mots différents, "cyber" et "punk", et cette fusion est la clé de la compréhension du Cyberpunk.
Les mots "cyber" et "punk" contiennent donc les deux aspects du cyberpunk : la technologie et l'individualisme. "Cyberpunk" pourrait donc signifier quelque chose comme "l'anarchie via les machines" ou "le mouvement de rébellion des machines".
La technologie du cyberpunk et une ultra-technologie, mélangeant le matériau génétique, de l'animal à l'animal, de l'animal à l'homme, ou de l'homme à l'animal. Cette technologie utilise les embryons humains pour le transfert d'organes, crée des machines qui pensent comme des humains et des humains qui pensent comme des machines. Cette technologie a pour but de contraindre les êtres à rester dans un "système" qui tend à dominer la plupart des gens "ordinaires". C'est la science du contrôle des fonctions humaines et de leur remplacement par des systèmes de contrôle électronique, mécanique et biologique.
Cette technologie est viscérale. Elle s'applique aux gens à travers les implants au cerveau, les prothèses, les organes clonés. Ce n'est pas sur nos corps mais en dedans, dans notre esprit. La technologie s'imprègne dans l'humain lui-même ; son but est la fusion entre l'homme et la machine.
Le cyberpunk, c'est la combinaison de haute technologie et d'une vie miséreuse ("high tech, low life"). Dans ce monde futuriste, les villes sont devenues des "étendues" où seuls les plus forts survivent. C'est un monde de tristesse, d'horreur, "d'extase". Comme dans tout monde, il y a ceux qui vivent en marge, les criminels, les parias... et ceux qui vivent dans le monde des "sans pêchés" (note : jeu de mot avec "sinless" qui signifie sans carte d'identité), qui ne sont pas toujours enregistrés dans la base de données mondiale. Le Cyberpunk parle surtout de ceux là, ces "amoureux de la liberté", qui utilisent pour se libérer ces "ultra-technologies" conçues pour les contrôler. La plupart des scénarios évoquent le monde de l'illégalité, et le sens de la morale y est souvent ambigu. Le simple fait de combattre le "système" ne fait pas de ces personnages des "héros" ou des serviteurs du "bien" dans le sens traditionnel du terme.
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Et je vous le promet sur n'importe quelle partie de mon corps, si j'avais su que 18 ans plus tard, je répondrais encore à des questions au sujet de ce mot, j'aurai déposé le nom de ce foutu truc !
Mais je ne l'ai pas fait, et c'est le point important ici. Le terme Cyberpunk fait partie du domaine public et PERSONNE n'a le droit de vendre Cyberpunk™ le comics, ou Cyberpunk™ le jeu de cartes à collectionner, ou encore Cyberpunk™ la série officielle de romans pourraves.
-- Bruce Bethke